Tendinite du tendon rotulien
Tendinite du tendon rotulien
Définition
L'articulation du genou se compose de trois os, la rotule (patella), le tibia et le fémur. L’appareil extenseur qui permet d’étendre le genou est actionné par le quadriceps qui en se contractant vient tirer sur la rotule qui elle-même s’insère sur le tibia via le tendon rotulien (ou tendon patellaire). Ce tendon rotulien est donc une zone de contraintes majeures.
La tendinite du tendon rotulien également connue sous le nom de “jumper’s knee” (genou du sauteur) est une accumulation de « micro-blessures » au niveau de ce tendon entre la patella et le tibia. La surutilisation fréquente du genou peut entraîner de minuscules déchirures dans le tendon. A mesure que les déchirures se multiplient, le corps tente de les réparer, ce qui crée une inflammation locale et un affaiblissement du tendon. En cas de persistance de cette inflammation on parle de tendinite.
Causes et facteurs de risque
Cette tendinite est fréquente chez les athlètes jeunes dont les sports impliquent des sauts (basket, handball, football, volley-ball…). Elle est favorisée par une augmentation brutale de l’intensité d’entrainement, l’entrainement sur terrain dur, un chaussage non adapté, une mauvaise hydratation, la consommation d’alcool, de tabac… L’antécédent de tendinite de croissance dans l’enfance (Osgood-Schlatter) est également un facteur de risque.
Symptômes
La douleur constitue le premier symptôme de la tendinite, généralement un point douloureux à la face antérieure du genou, entre la rotule et le tibia. Le genou peut également gonfler avec une sensation de chaleur locale. Cette douleur initialement présente lors de l’activité sportive devient de plus en plus fréquente, jusqu’à devenir quotidienne, même au repos. Elle limite la pratique du sport et certains mouvements quotidiens (escaliers, se relever d’une chaise…). Dans de rares cas très évolués elle peut aboutir à une rupture du tendon.
Prévention
Un genou souple et musclé limite le risque de tendinite. Un bon échauffement est nécessaire avant une activité sportive, ainsi que des exercices fréquents de renforcement musculaire et d’étirements. L’augmentation de l’intensité d’entrainement doit se faire de manière progressive. Une bonne hygiène de vie est également nécessaire, limiter la consommation d’alcool et de tabac, respecter une bonne hydratation, sont des facteurs protecteurs contre la tendinite.
Diagnostic
L’interrogatoire cherche à préciser les facteurs déclenchants de cette douleur et son impact sur la pratique sportive et la vie quotidienne.
L’examen clinique recherche un point douloureux sur le tendon rotulien et un épanchement du genou. On réalise des manœuvres de saut et d’appui monopodal pour mettre en évidence la douleur. On teste également la stabilité du genou à la recherche de lésion méniscale ou ligamentaire associée.
Des radios du genou sont prescrites à la recherche d’une ossification du tendon rotulien.
L’IRM reste l’examen de référence, on visualise directement la lésion tendineuse et son étendue. Elle recherche également des lésions associées.
Traitement
La tendinite est initialement prise en charge par un traitement médical simple. On associe la mise au repos du genou et des médicaments anti-inflammatoires. Les facteurs favorisants de tendinite sont également traités : adapter le chaussage, limiter alcool et tabac, bien s’hydrater et pratiquer des exercices réguliers d’étirements et renforcement musculaire du genou lors de la reprise des activités sportives. Les infiltrations de corticoïdes sont à éviter car elles augmentent le risque de rupture tendineuse. Si ce traitement médical s’avère insuffisant, un traitement chirurgical est envisagé : le peignage du tendon rotulien.