Suture du tendon d'Achille
Suture du tendon d'Achille
Définition
Le tendon d’Achille unit le muscle du mollet (triceps) à l’os du talon (calcaneum). Lorsque le muscle se contracte il tire sur le tendon qui induit une flexion de la cheville et permet la propulsion du pas et la course. Ce tendon est très résistant mais il peut se rompre suite à une contraction brusque du muscle ou d’un étirement trop important lors d’une chute. La rupture survient le plus souvent en plein corps (au milieu du tendon) mais aussi parfois à l'insertion sur le calcanéum.
Le patient perçoit un claquement ou un déchirement au niveau du talon lors de la rupture, apparait ensuite une douleur dans le bas du mollet pouvant irradier dans la jambe. Un hématome se forme et il est impossible de se mettre sur la pointe des pieds. La marche après la rupture est douloureuse mais reste possible malgré la perte de force au niveau de la cheville, ce qui est souvent source de confusion pour les patients et amène à consulter tardivement.
La chirurgie consiste à suturer ensemble les deux extrémités du tendon rompu, pour lui permettre de cicatriser en position anatomique.
Opération
Une incision de 8 à 10 cm est réalisée au niveau du tendon. Les deux bords sont ensuite suturés ensemble avec d’épais fils de suture très résistants. Un plâtre est mis en place en fin d’intervention.
L’intervention dure environ 30 minutes. Elle a lieu sous anesthésie générale ou locorégionale (seul le pied est anesthésie). Vous déciderez du type d’anesthésie en concertation avec l’anesthésiste lors de la consultation.
Cette chirurgie a lieu en ambulatoire, vous rentrez chez vous le soir même de l’opération.
Pourquoi opérer ? Quels bénéfices ?
Une rupture non traitée conduit à la perte de fonction du tendon d'Achille. Si le tendon n'est pas réparé en urgence les deux bouts du tendon se rétractent et ne peuvent pas cicatriser. Le patient peut toujours marcher mais avec une perte de force importante au niveau de la jambe et l’impossibilité de courir.
Il existe deux traitements : le traitement orthopédique et le traitement chirurgical.
Le traitement orthopédique consiste en un plâtre en équin sans appui pendant 4 semaines suivi d’une reprise d’appui dans une botte de marche avec talonnettes décroissantes pendant 2 mois supplémentaires. Le risque de re-rupture du tendon d’Achille est de 15%.
Le traitement chirurgical consiste à réparer le tendon en suturant ensemble les deux bouts. S’en suit un plâtre en équin sans appui pendant 4 semaines suivi d’une reprise d’appui dans une botte de marche avec talonnettes décroissantes pendant 2 mois.
La risque de re-rupture est inférieur à 5%, mais le risque de complications chirurgicales (infection, nécrose cutanée) varie entre 1 et 3%.
Le choix entre les deux traitements doit être discuté avec votre chirurgien et dépend de l’âge, du niveau sportif et des comorbidités.
Soins et rééducation postopératoire
Le traitement de la douleur est mis en place et surveillé de manière rapprochée pour obtenir le maximum de confort et une rééducation rapide. Un traitement anti-coagulant est nécessaire pour fluidifier le sang et limiter le risque de phlébite le temps de l’immobilisation.
Une immobilisation du pied et de la cheville dans un plâtre en équin est nécessaire pendant 1 mois. La marche est possible entre deux cannes béquilles sans appui. Le plâtre est ensuite retiré avec reprise d’appui dans une botte de marche avec talonnettes décroissantes pendant 2 mois.
Une rééducation chez le kiné est nécessaire après le retrait de l’immobilisation à 1 mois postopératoire pour retrouver la masse musculaire et la souplesse de la cheville.
La conduite est envisageable à partir de 6 semaines. La reprise du sport intervient à 3 mois.
Le retour à domicile s’effectue le jour même de l’intervention. Ces durées sont des moyennes, elles dépendent de chacun, et sont données à titre indicatif.
Ultérieurement, un suivi régulier, clinique et radiographique est indispensable pour surveiller votre cheville et dépister toute anomalie.
Risques et complications
Tout est mis en place pour que l'évolution soit favorable. Cependant il existe un risque de complications chirurgicales, rares mais possibles :
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phlébite et embolie pulmonaire : complication rare, prévenue par la prescription d’anticoagulants pour fluidifier le sang pendant 1 mois.
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aggravation d’une maladie existante : insuffisance cardiaque, diabète… Une surveillance médicale par l’équipe d’anesthésie est mise en place après l’opération pour prévenir ce type de complications.
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infection (risque inférieur à 1%). Dans ce cas une nouvelle opération s’avère nécessaire pour laver le site opératoire, suivie d’un traitement antibiotique ;
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hématome, il est possible que la zone opérée saigne après l’intervention et forme un hématome. En fonction de l’importance du saignement, une évacuation de l’hématome ou une transfusion peuvent être nécessaires ;
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des petites branches nerveuse sensitives qui innervent la cheville peuvent être accidentellement blessées. Cette complication rare peut occasionner une diminution de la sensibilité sur certaines zones de la cheville et du pied ;
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re-rupture du tendon, le risque dépend du type de traitement mis en place ;
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raideur de la cheville, si la rééducation postopératoire n’est pas correctement effectuée.
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L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois, une prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
Il s’agit là des principaux risques mais la liste n’est pas exhaustive. D’autres complications exceptionnelles peuvent avoir lieu. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté. Votre chirurgien se tient à votre disposition pour discuter chaque cas particulier.
Résultats
Une rupture non traitée conduit à la perte de fonction du tendon d'Achille. S’il n'est pas réparé les deux bouts du tendon se rétractent et ne peuvent pas cicatriser. Le patient peut toujours marcher mais avec une perte de force importante au niveau de la jambe et l’impossibilité de courir.
Le traitement chirurgical permet le retour au sport avec une mobilité et une force normale de la cheville. Le choix entre l’immobilisation simple et la suture sera à discuter au cas par cas avec votre chirurgien en fonction de différents facteurs comme l’âge, les comorbidités et le niveau sportif.