Résection de conflit postérieur
Résection de conflit postérieur
Définition
L’articulation de la cheville est une zone de mobilité entre l’os de la jambe (le tibia) et l’os du pied (le talus). Elle permet des mouvements en flexion et en extension. Un conflit signifie que quelque chose vient se coincer dans l’articulation et la bloquer lors des mouvements. Il peut s’agir de morceaux d’os (ostéophytes)
ou de tissus mous (ligament, membrane synoviale).Le conflit postérieur (ou syndrome du carrefour postérieur) est lié au coincement de tissu ou d’os dans la cheville en flexion plantaire.
Des douleurs et des sensations de blocage apparaissent alors à la partie postérieure de la cheville, surtout lors d’activités nécessitant une flexion plantaire de cheville. C’est une pathologie fréquente chez la danseuse, ou lors du port fréquent de talon hauts. La présence d’un os trigone, petit os accessoire à la face postérieure du talus favorise également ce conflit.
Opération
La chirurgie consiste à retirer les morceaux d’os et de tissus sources de conflit. Cette chirurgie est réalisée sous arthroscopie. Il s’agit d’une procédure mini-invasive vidéo-assistée qui permet de ne pas ouvrir l’articulation. Deux incisions de 5mm sont effectuées derrière la cheville pour introduire une petite caméra ainsi que les instruments nécessaires à retirer les lésions. Cette technique mini invasive permet une cicatrice discrète, moins de douleurs et une récupération post opératoire rapide.
L’intervention dure environ 30 minutes. Elle a lieu sous anesthésie générale ou rachianesthésie (seules les jambes sont anesthésiées). Vous déciderez du type d’anesthésie en concertation avec l’anesthésiste lors de la consultation.
L’opération a lieu en ambulatoire, vous rentrez chez vous le soir même de l’opération.
Quand opérer ?
Un conflit postérieur est initialement pris en charge par un traitement médical simple. On associe la mise au repos de la cheville et des médicaments anti-inflammatoires. Une injection de corticoïdes au niveau du conflit peut également être prescrite. Si ce traitement médical s’avère insuffisant, et que le patient est toujours douloureux, un traitement chirurgical est envisagé.
Soins et rééducation postopératoire
Le changement du pansement est nécessaire tous les deux jours pendant environ 2 semaines. Le traitement de la douleur est mis en place et surveillé de manière rapprochée pour obtenir le maximum de confort et une rééducation rapide. Un traitement anti-coagulant est nécessaire pour fluidifier le sang et limiter le risque de phlébite pendant deux semaines.
La cheville est immobilisée dans une attelle souple type Aircast pour 3 semaines.
La marche en appui complet et la reprise des activités sont tout de suite autorisées en fonction de la douleur. Une rééducation chez le kiné est nécessaire pour entretenir les muscles et la souplesse de votre cheville.
L’arrêt de travail est généralement de 3 semaines. La reprise du sport s’effectue à 6 semaines. Ces durées sont des moyennes, elles dépendent de chacun, et sont données à titre indicatif.
Ultérieurement, un suivi régulier, clinique et radiographique est indispensable pour surveiller votre cheville et dépister toute anomalie.
Risques et complications
Tout est mis en place pour que l'évolution soit favorable. Cependant il existe un risque de complications chirurgicales, rares mais possibles :
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phlébite et embolie pulmonaire : complication rare, prévenue par la prescription d’anticoagulants pour fluidifier le sang pendant quelques semaines après l’opération ;
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aggravation d’une maladie existante : insuffisance cardiaque, diabète… Une surveillance médicale par l’équipe d’anesthésie est mise en place après l’opération pour prévenir ce type de complications ;
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infection (risque inférieur à 1%). Dans ce cas une nouvelle opération s’avère nécessaire pour laver le site opératoire, suivie d’un traitement antibiotique ;
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une perte de mobilité et une raideur du de la cheville peuvent s’installer si la rééducation postopératoire n’est pas correctement effectuée ;
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hématome, il est possible que la zone opérée saigne après l’intervention et forme un hématome. En fonction de l’importance du saignement, une évacuation de l’hématome ou une transfusion peuvent être nécessaires ;
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des petites branches nerveuse sensitives qui innervent la cheville peuvent être accidentellement blessées. Cette complication rare peut occasionner une diminution de la sensibilité sur certaines zones de la cheville.
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L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois, une prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
Il s’agit là des principaux risques mais la liste n’est pas exhaustive. D’autres complications exceptionnelles peuvent avoir lieu. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté. Votre chirurgien se tient à votre disposition pour discuter chaque cas particulier.
Résultats
L’évolution naturelle d’un conflit est souvent défavorable avec persistance voire aggravation de la douleur. Le risque est que les lésions s’étendent et dégradent l’ensemble de l’articulation, pour aboutir à l’arthrose.
Le but de de la chirurgie est double :
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soulager les douleurs ;
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préserver la cheville et limiter sa dégradation (l’arthrose) à long terme.
On estime à 80% l’amélioration des douleurs et la reprise des activités sportives après chirurgie.