Prothèse totale de hanche
Prothèse totale de hanche
Définition
La prothèse de hanche est une chirurgie qui consiste à remplacer l’articulation usée par une nouvelle articulation artificielle. Cette nouvelle articulation comporte trois pièces ayant la même forme et la même fonction qu’une articulation normale. Une tige est insérée dans le fémur au bout de laquelle se trouve une bille qui s'articule avec une cupule dans le bassin.
Quand opérer ? Pourquoi opérer ?
L’arthrose de hanche (coxarthrose) est une usure de l’articulation, aucun traitement ne permet de guérir cette usure et l’évolution naturelle se fait vers la dégradation. Différents traitements sont mis en place pour soulager la douleur et ralentir l'évolution : mesures hygiéno-diététiques, médicaments antalgiques, anti-inflammatoires et rééducation. Lorsque l’usure de la hanche est trop avancée, l’ensemble de ces traitements deviennent insuffisants et une pose de prothèse de hanche est envisagée. Le but de l’opération est de supprimer définitivement la douleur, de récupérer la souplesse de la hanche et de reprendre normalement la marche et le sport.
Opération
Nous réalisons cette chirurgie par une voie d’abord antérieure (voie de Hueter) avec une incision en « bikini ». L’incision d’environ 10cm dans le pli de l’aine permet une cicatrice discrète, cachée par les sous-vêtements. Cette voie d’abord antérieure mini-invasive respecte l’anatomie de la hanche, sans couper de muscles et permet ainsi une récupération post-opératoire rapide et une meilleure stabilité de la prothèse.
Les zones de cartilage usées de l’articulation sont enlevées au niveau de la tête du fémur et du cotyle et l’os est préparé pour recevoir la prothèse.
Les deux pièces de la prothèse sont ensuite implantées. La cupule, de forme hémisphérique est positionnée dans le cotyle, puis la tige est insérée dans le fémur, au bout de laquelle une bille s’articule avec la cupule. Ces deux pièces artificielles ont la même forme et le même rôle qu’une articulation normale. Les pièces sont fixées dans l’os soit par impaction soit par du ciment.
L’intervention dure environ 45 minutes.
Elle a lieu sous anesthésie générale ou rachianesthésie (seules les jambes sont anesthésiées). Vous déciderez du type d’anesthésie en concertation avec l’anesthésiste lors de la consultation.
La durée d’hospitalisation est de 1 à 2 jours.
Soins et rééducation après chirurgie
Après l’opération, le changement du pansement est nécessaire tous les deux jours pendant environ 2 semaines. Le traitement de la douleur est mis en place et surveillé de manière rapprochée pour obtenir le maximum de confort et une rééducation rapide. Un traitement anticoagulant est nécessaire pendant 4 semaines pour fluidifier le sang et prévenir le risque de phlébite.
La prothèse est fonctionnelle et permet de marcher dès le jour de l’opération. Nous utilisons des protocoles de récupération accélérée après chirurgie (RAAC), vous serez accompagnés par un kiné pour marcher et débuter la rééducation le jour même de l’opération. La mobilisation précoce associée à la kinésithérapie, est un facteur-clé d'une évolution favorable car elle maintient et améliore la fonction musculaire et la mobilité de la prothèse.
Certains mouvements sont à éviter les premières semaines et vous seront expliqués par votre kinésithérapeute et votre chirurgien. Des cannes peuvent vous être utiles les premiers jours mais sont le plus souvent abandonnées après la première semaine.
Le retour à domicile se fait 1 à 2 jours après l’opération, sauf dans certains cas où un centre de rééducation peut être nécessaire. Après quelques jours d’hospitalisation, votre chirurgien autorisera votre sortie avec les ordonnances de soins nécessaires (pansements, antalgiques, anticoagulants, kinésithérapie). La rééducation doit être poursuivie soit à domicile avec un kinésithérapeute soit en centre de rééducation. La reprise précoce de vos activités constitue la meilleure rééducation.
La conduite automobile est envisageable environ 1 mois après l’opération. L’arrêt de travail est également d’environ 1 mois, cela dépend évidemment de votre profession, les activités de bureau pouvant être reprises plus rapidement. Ces durées sont des moyennes, elles dépendent de chacun, et sont données à titre indicatif.
Les activités sportives débutent progressivement après le 1er mois.
Ultérieurement, un suivi régulier, clinique et radiographique est indispensable pour surveiller votre prothèse et dépister toute anomalie.
Risques et complication
Tout est mis en place pour que l'évolution soit favorable. Cependant il existe un risque de complications chirurgicales, rares mais possibles :
-phlébite et embolie pulmonaire : complication rare, prévenue par la prescription d’anticoagulants pour fluidifier le sang pendant un mois après l’opération;
-aggravation d’une maladie existante : insuffisance cardiaque, diabète… Une surveillance médicale par l’équipe d’anesthésie est mise en place après l’opération pour prévenir ce type de complications ;
-infection de la prothèse (environ 1%), cela conduit à une nouvelle chirurgie de lavage ou changement de la prothèse suivi d'un traitement antibiotique;
-luxation de la prothèse (la pièce fémorale sort de la cavité de la pièce cotyloïdienne). Cette situation survient peu de temps après l’intervention, suite à un mouvement extrême accidentel. Mais l’utilisation d’une voie d’abord antérieure et le type de prothèse posée limitent ce risque au maximum (moins de 1%), votre chirurgien et votre kinésithérapeute vous expliqueront les mouvements à éviter les premières semaines
-hématome, il est possible que la zone opérée saigne après l’intervention et forme un hématome. En fonction de l’importance du saignement, une évacuation de l’hématome ou une transfusion peuvent être nécessaires
-lésions nerveuses : des petites branches nerveuse sensitives qui innervent la cuisse peuvent être accidentellement blessées. Cette complication rare peut occasionner une diminution de la sensibilité sur la face latérale de la cuisse.
-inégalité des membres inférieurs. Elle n’est pas préoccupante au-dessous de 15 millimètres. Malgré les mesures pré et peropératoire, il n’est pas toujours possible ni souhaitable de rechercher l’égalité de longueur des membres inférieurs car un raccourcissement du côté opéré provoque une faiblesse des muscles fessiers ainsi qu’une instabilité de la prothèse qui peut entraîner une luxation.
Il s’agit là des principaux risques mais la liste n’est pas exhaustive. D’autres complications exceptionnelles peuvent avoir lieu. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté. Votre chirurgien se tient à votre disposition pour discuter chaque cas particulier.
Résultats
Grâce aux prothèses de dernière génération et à la chirurgie mini invasive on obtient d’excellents résultats dans la grande majorité des cas. Néanmoins il peut exister un résultat imparfait, même après une pose tout à fait conforme quelques douleurs peuvent persister.
La reprise de la marche est immédiate, les douleurs s'estompent rapidement, la raideur disparait avec récupération de la mobilité en quelques semaines. La prothèse totale de hanche permet aux termes d’un mois de reprendre progressivement toutes ses activités personnelles, professionnelles et sportives.
Certaines activités comme le vélo, la natation, le golf ou la randonnée sont possibles voire conseillées. D’autres sports comme le ski, le tennis et le footing sont possibles mais à faible intensité pour maximiser la durée de vie de la prothèse.
La durée de vie de la prothèse est d’environ 20 à 30 ans. Bien entendu beaucoup de facteurs entrent en compte tel l’âge du patient, son poids et son activité.