Peignage et réinsertion du tendon d'Achille
Peignage et réinsertion du tendon d'Achille
Définition
Le tendon d’Achille relie les muscles de la jambe à l’os du talon (le calcanéum). Il permet la flexion de la cheville et la propulsion.
La tendinite du tendon d’Achille est une est une accumulation de « micro-blessures » au niveau de ce tendon qui peut survenir soit à l’insertion du tendon sur l’os soit plus haute dans le corps du tendon. A mesure que les déchirures se multiplient, le corps tente de les réparer, ce qui crée une inflammation locale et des calcifications. En cas de persistance de cette inflammation on parle de tendinite. Cette inflammation est source de douleurs importantes, voire à terme, de rupture du tendon.
La tendinite peut être dégénérative, due au vieillissement des fibres qui perdent leur résistance et leur élasticité, ou traumatique, due à une accumulation d’efforts physiques trop importants et répétitifs.
Opération
Le peignage consiste à pratiquer de multiples incisions dans l’axe des fibres du tendon à l’aide d’un bistouri. On retire également les fibres abimées et les nodules et calcifications gênants sources de tendinite. Le peignage a donc pour objectif d’assainir le tendon et de stimuler sa cicatrisation pour le rendre plus solide. En cas d'inflammation et de calcifications importantes à l'insertion du tendon il est parfois nécessaire de le desinsérer partiellement pour l'assainir. On le réinsère ensuite sur des ancres.
On pratique une Pour cela une incision de 10 cm est pratiquée derrière la cheville en regard du tendon.
L’intervention est rapide, environ 30 minutes. Elle a lieu sous anesthésie générale ou loco-régionale (seule la jambe est anesthésiée). Vous déciderez du type d’anesthésie en concertation avec l’anesthésiste lors de la consultation.
Cette chirurgie a lieu en ambulatoire, vous rentrez chez vous le soir même de l’opération.
Soins et Rééducation postopératoire
Le changement du pansement est nécessaire tous les deux jours pendant environ 2 semaines, le temps de la cicatrisation. Le traitement de la douleur est mis en place et surveillé de manière rapprochée pour obtenir le maximum de confort et une rééducation rapide. Un traitement anti-coagulant est nécessaire pour fluidifier le sang et limiter le risque de phlébite pendant 2 semaines.
La reprise de la marche s’effectue le jour même en appui complet sous couvert d’une botte de marche amovible avec talonnette pour une durée de 3 semaines. Cela permet de soulager le tendon le temps qu’il cicatrise. Une rééducation chez le kiné est tout de suite nécessaire pour entretenir la masse musculaire et la souplesse de la cheville. La conduite est envisageable à partir de 3 semaines. La reprise du sport intervient à 8 semaines. Ces durées sont des moyennes, elles dépendent de chacun, et sont données à titre indicatif.
Ultérieurement, un suivi régulier, clinique et radiographique est indispensable pour surveiller votre cheville et dépister toute anomalie.
En cas de désinsertion partielle puis de réinsertion du tendon d'Achille, les suites sont plus longues. Le port d'un plâtre est nécessaire pendant 1 mois, relayé par une botte de marche avec talonnettes dégressives pour une durée totale de 3 mois.
Quand opérer ?
La tendinite est initialement prise en charge par un traitement médical simple. On associe la mise au repos de la cheville pendant 30 jours, le port d’une talonnette pour détendre le tendon et des médicaments anti-inflammatoires. Les facteurs favorisants de tendinite sont également traités : adapter le chaussage, limiter alcool et tabac, bien s’hydrater et pratiquer des exercices réguliers d’étirements et renforcement musculaire lors de la reprise des activités sportives.
Les infiltrations de corticoïdes sont à éviter car elles augmentent le risque de rupture tendineuse.
Si ce traitement médical s’avère insuffisant, un traitement chirurgical est envisagé.
Risques et complications
Tout est mis en place pour que l'évolution soit favorable. Cependant il existe un risque de complications chirurgicales, rares mais possibles :
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phlébite et embolie pulmonaire : complication rare, prévenue par la prescription d’anticoagulants pour fluidifier le sang pendant deux semaines après l’opération ;
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aggravation d’une maladie existante : insuffisance cardiaque, diabète… Une surveillance médicale par l’équipe d’anesthésie est mise en place après l’opération pour prévenir ce type de complications ;
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infection (risque inférieur à 1%). Dans ce cas une nouvelle opération s’avère nécessaire pour laver le site opératoire, suivie d’un traitement antibiotique ;
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une perte de mobilité et une raideur de la cheville peuvent s’installer si la rééducation postopératoire n’est pas correctement effectuée ;
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hématome, il est possible que la zone opérée saigne après l’intervention et forme un hématome. En fonction de l’importance du saignement, une évacuation de l’hématome ou une transfusion peuvent être nécessaires ;
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des petites branches nerveuse sensitives qui innervent la cheville peuvent être accidentellement blessées. Cette complication rare peut occasionner une diminution de la sensibilité sur certaines zones du genou.
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L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois, une prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
Il s’agit là des principaux risques mais la liste n’est pas exhaustive. D’autres complications exceptionnelles peuvent avoir lieu. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté. Votre chirurgien se tient à votre disposition pour discuter chaque cas particulier.
Résultats
Sans prise en charge, l’évolution est défavorable avec aggravation des douleurs et risque de rupture.
Le but de cette intervention est donc double :
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Assainir et renforcer le tendon pour supprimer les douleurs, et reprendre des activités sportives.
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Consolider le tendon pour limiter son usure et le risque de rupture.
Cette intervention apporte dans la majorité des cas une disparition des douleurs et un retour au sport.