Arthrodèse sous-talienne
Arthrodèse sous-talienne
Définition
L'arthrose sous-talienne est une usure de l'articulation entre l’os de la cheville (le talus) et l’os du talon (le calcanéum). Cela induit des douleurs et une perte de mobilité au niveau de cette articulation. Elle évolue lentement sur plusieurs années, entrainant une gêne et une douleur croissante à la marche. Aucun traitement ne permet de guérir cette usure et l’évolution naturelle se fait vers la dégradation. Cette usure des articulations est fréquente, 80% des personnes de plus de 80 ans souffrent d’arthrose.
La chirurgie d’arthrodèse consiste à retirer les zones usées de l’articulation puis à fusionner ensemble le talus et le calcaneum pour supprimer les douleurs.
Opération
Nous réalisons si possible cette chirurgie sous arthroscopie, mais il peut être parfois nécessaire d’ouvrir l’articulation. L’arthroscopie est une procédure mini-invasive vidéo-assistée. Deux incisions de 5mm sont effectuées derrière la cheville pour introduire une petite caméra ainsi que les instruments nécessaires à l’intervention.
Les zones de cartilage usées sont retirées et l’os est avivé. L’articulation est ensuite positionnée en bonne position et fixée par deux vis. Ces vis ne sont pas gênantes et n’auront pas besoin d’être retirées.
L’intervention dure environ 60 minutes. Elle a lieu sous anesthésie générale ou loco-régionale (seules la jambe est anesthésiée). Vous déciderez du type d’anesthésie en concertation avec l’anesthésiste lors de la consultation.
Quand opérer ?
L’arthrose sous-talienne est une usure de l’articulation, aucun traitement ne permet de guérir cette usure et l’évolution naturelle se fait vers la dégradation. Différents traitements sont mis en place pour soulager la douleur : mesures hygiéno-diététiques, médicaments antalgiques, anti-inflammatoires, rééducation, injections de corticoïdes. Mais lorsque l’usure est trop avancée, l’ensemble de ces traitements deviennent insuffisants et la chirurgie est envisagée.
Soins et rééducation postopératoire
Le traitement de la douleur est mis en place et surveillé de manière rapprochée pour obtenir le maximum de confort et une rééducation rapide. Un traitement anti-coagulant est nécessaire pour fluidifier le sang et limiter le risque de phlébite le temps de l’immobilisation.
Une immobilisation de la cheville pendant 2 mois est nécessaire le temps de la consolidation osseuse. La marche est possible entre deux cannes béquilles sans appui sur la cheville. A deux mois le plâtre est retiré et la reprise d’appui est progressive avec une botte de marche amovible. La conduite est envisageable à partir de 3 mois. La reprise du sport intervient à 4 mois. Ces durées sont des moyennes, elles dépendent de chacun, et sont données à titre indicatif.
Une rééducation chez le kiné est nécessaire après le retrait de l’immobilisation à 2 mois postopératoire pour retrouver la masse musculaire de la jambe et la souplesse du pied.
Le retour à domicile s’effectue le lendemain de l’opération, mais un centre de rééducation peut parfois être nécessaire le temps de l’immobilisation avant un retour à domicile.
Ultérieurement, un suivi régulier, clinique et radiographique est indispensable pour surveiller votre pied et dépister toute anomalie.
Risques et complications
Tout est mis en place pour que l'évolution soit favorable. Cependant il existe un risque de complications chirurgicales, rares mais possibles :
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phlébite et embolie pulmonaire : complication rare, prévenue par la prescription d’anticoagulants pour fluidifier le sang pendant 3 mois ;
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aggravation d’une maladie existante : insuffisance cardiaque, diabète… Une surveillance médicale par l’équipe d’anesthésie est mise en place après l’opération pour prévenir ce type de complications ;
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infection (risque inférieur à 1%). Dans ce cas une nouvelle opération s’avère nécessaire pour laver le site opératoire, suivie d’un traitement antibiotique ;
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hématome, il est possible que la zone opérée saigne après l’intervention et forme un hématome. En fonction de l’importance du saignement, une évacuation de l’hématome ou une transfusion peuvent être nécessaires ;
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des petites branches nerveuse sensitives qui innervent la cheville peuvent être accidentellement blessées. Cette complication rare peut occasionner une diminution de la sensibilité sur certaines zones de la cheville et du pied ;
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non consolidation (pseudarthrose) : les deux os ne fusionnent pas. Complication rare qui peut amener à augmenter la durée d’immobilisation voire à une nouvelle opération pour stimuler la consolidation ;
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gêne sur matériel : le matériel implanté est source de conflit ou de douleurs avec les structures anatomiques adjacentes. Il est parfois nécessaire de le retirer dans un second temps.
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L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois, une prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
Il s’agit là des principaux risques mais la liste n’est pas exhaustive. D’autres complications exceptionnelles peuvent avoir lieu. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté. Votre chirurgien se tient à votre disposition pour discuter chaque cas particulier.
Résultat
L’arthrodèse permet de soulager la douleur. L’articulation sous talienne est fusionnée, mais cela n’entraîne pas de problèmes à la marche car les autres articulations du pied prennent le relai. La pratique d’activités sportives ski, vélo, course, tennis etc. sont possibles si les autres articulations du pied ne sont pas abimées.